Halte à l’obsolescence programmée avec UFC Que Choisir Creuse

Vaste sujet que celui de l’obsolescence programmée ! C’est la thématique abordée avec l’association UFC Que choisir pour son action au local sur tant de sujets, dont celui-ci. Impliqué dans le Programme Zéro Déchet Zéro Gaspillage porté par Evolis 23, Roland CARON, le Président, nous a reçus dans les locaux de l’antenne de Creuse située à Guéret.ufc que choisir

UFC-Que choisir en action

L’Union Fédérale des Consommateurs (UFC) Que choisir est une association de loi 1901 qui a pour objectif d’informer, de conseiller et de défendre les consommateurs. L’UFC-Que Choisir agit, notamment en justice, pour que des relations équilibrées s’instaurent entre les producteurs, distributeurs et les consommateurs, afin que ces derniers puissent faire valoir leurs droits. Composée exclusivement de bénévoles, elle intervient tant sur le plan européen, national que local.

Le président de l’antenne creusoise, Roland CARON, présente l’association : « L’UFC Creuse regroupe près de 480 adhérents. Elle répond à 1 700 sollicitations de consommateurs par an, reçoit 350 personnes en entretien par an, et récupère 110 000€ à l’amiable ! ». Car ce qui anime les bénévoles de l’association est d’accompagner les consommateurs dans leur acte d’achat, et œuvrer en proximité, en apportant des réponses aux questions posées, ou aux demandes d’aide dans les situations de litige. Aussi, UFC-Que choisir « en connaît un rayon » sur le sujet de l’obsolescence programmée. En voici les grandes lignes…

ufc que choisir

Roland CARON, Président d’UFC Que Choisir Creuse

L’obsolescence programmée (OP) sous toutes les coutures

«  Quand on réduit volontairement la durée de vie d’un produit pour pousser le consommateur à le  remplacer plus vite et provoquer prématurément un nouvel achat chez lui, on est face à une démarche d’obsolescence programmée », précise Roland CARON.

Ainsi, l’OP peut prendre différentes formes :

  1. L’obsolescence technique: quand le bien ne fonctionne plus en raison de la durée de vie limitée d’un des composants essentiels et inamovibles.
  2. L’obsolescence esthétique: quand le fabricant commercialise en peu de temps des produits dits plus performants (une entreprise dispose déjà d’avancées technologiques qu’elle réserve pour son prochain produit qui « sortira » quelques mois plus tard).
  3. L’obsolescence logicielle: lorsque l’on renouvelle les logiciels, avec par exemple la promotion pour un nouveau logiciel rendant l’actuel logiciel « has been », et le nouveau indispensable, ou encore l’incompatibilité de deux logiciels entre l’ancienne et la nouvelle version.

Mais Roland CARON tient à préciser qu’avant même ces trois types d’OP, il en existe une autre, indirecte qui porte sur l’indisponibilité des pièces détachées. L’exemple bien connu est celui du verre de la cafetière qui n’est plus commercialisé. « La loi de mars 2015 a permis de mettre en place une incitation à la réparation », explique-t-il. « Cette loi oblige ainsi les fabricants à garantir aux consommateurs un accès aux pièces de remplacement ou de rechange. »

Quelques exemples parlants

  • La marque à la pomme s’est distinguée par une innovation de rupture et un renouvellement très important de ses produits depuis quelques années, pas moins de trois versions d’iPad en 2 ans et six versions de l’iPhone en 5 ans. Avec des batteries indémontables, l’impossibilité de mettre à jour le système d’exploitation entre les modèles et des accessoires qui changent à chaque génération, Apple s’est souvent distingué par l’obsolescence très rapide de ses produits ;
  • Les imprimantes sont emblématiques de l’obsolescence programmée. Certains de ces matériels auraient été équipés d’une puce qui bloque l’impression au-delà d’un certain nombre de feuilles imprimées. Les cartouches d’encre peuvent également indiquer un niveau d’encre incorrect pour amener l’utilisateur à jeter des cartouches contenant encore de l’encre malgré le fait que ces pratiques soient interdites en Europe ;
  • Les machines à laver qui étaient auparavant équipées d’un tambour en inox avec des roulement démontables qui pouvaient donc être remplacés, ont été progressivement, et aujourd’hui systématiquement transformés pour des machines à laver avec des tambours en plastique plus fragile avec des roulements directement moulés dans le plastique, donc indémontable…

Le changement des mentalités est en route…

Et à la question du « pourquoi avoir perdu le geste de la réparation ? », Roland CARON explique qu’il y a plusieurs raisons à ce phénomène. « Le premier porte sur le pouvoir d’achat : ayant grandement augmenté depuis les années 60, il donne aux consommateurs davantage de capacité financière, et ces derniers ne « s’embêtent » plus à faire réparer. Ensuite, les produits d’aujourd’hui ne sont plus forcément réparables. Et enfin, quand la réparation reste possible, c’est le coût exorbitant des pièces qui finit de stopper le consommateur dans sa démarche. »

Roland CARON reste optimiste sur la question de la lutte contre l’obsolescence programmée. « Aujourd’hui, ça bouge du côté des mentalités ! » déclare-t-il tout de go. « Certes les gens achètent du neuf, mais ils ont aussi davantage tendance à réparer. Et surtout, ils trient mieux ! C’est-à-dire qu’un vieil appareil qui finissait habituellement dans [la benne des] encombrants est aujourd’hui donné aux ressourceries. » A cela, il est bon de savoir, précise-t-il, que « selon une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) datant de 2015, dans 60% des pannes, le consommateur n’essaye pas de faire réparer son produit et il ne fait jamais réparer si le coût est supérieur à 30% du prix du neuf».

bonhomme qui pense

Un autre signe s’il en est : le Gouvernement lui aussi accompagne ce changement de mentalités et réfléchit à l’instauration d’un « indice de durée de vie » des appareils électroniques et électroménagers. Ce nouvel affichage permettrait ainsi aux consommateurs, au moment de l’achat, de disposer des informations sur le produit relative à la durabilité au travers de plusieurs critères, tels que la robustesse, la réparabilité du produit,…etc.

De son côté, l’UFC-Que choisir de Creuse veut jouer son rôle dans la lutte contre l’obsolescence programmée : par de l’information donnée aux consommateurs, l’association veut inciter ces derniers à faire réparer ou réparer eux-mêmes, ou encore à donner une seconde vie aux objets en les déposant dans les ressourceries, comme Recyclabulle à Guéret ou Court-Circuit à Felletin. « Si le consommateur est informé et sensibilisé, il devient un consommateur responsable ? C’est l’objectif que l’UFC-Que choisir s’est fixé.

En savoir  +

Retrouvez toutes les informations sur l’association, ainsi que les enquêtes menées sur des dossiers thématiques sur le site Internet d’UFC- Que choisir : https://www.quechoisir.org/

Pour connaître les dates des réunions d’information thématiques organisées en Creuse, et pour toute question, contactez l’UFC- Que choisir – antenne creusoise : https://creuse.ufcquechoisir.fr/

UFC-Que Choisir de la Creuse, 25 avenue Pierre Leroux, 23005 GUERET CEDEX –
Tél: 05.55.52.82.83
contact@creuse.ufcquechoisir.fr

Pour aller + loin, rendez-vous sur le site de l’association HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée) : https://www.halteobsolescence.org/